La revue « Nature » publie les travaux d’une équipe de l’université de Berkeley qui a mesuré l’impact de la prison par rapport aux peines de probation.
La prison ne servirait à rien en matière de prévention de la violence, que ce soit au travers de l’effet de dissuasion qui lui est prêté ou de la fonction de réinsertion qui lui est assignée. C’est la conclusion d’une étude publiée lundi 13 mai dans la revue scientifique américaine Nature.
Une équipe de chercheurs menés par David J. Harding, directeur du laboratoire de sciences sociales de l’université de Berkeley (Californie), a réalisé une étude inédite à partir de 111 110 cas de personnes condamnées pour des violences dans l’Etat du Michigan entre 2003 et 2006. Cette cohorte a été suivie jusqu’en 2015 afin d’étudier les personnes qui, après une peine de prison ou de probation, ont été de nouveau arrêtées ou condamnées pour des faits de violence.
Au moment où se développe aux Etats-Unis le débat sur le rapport coût-bénéfice de la politique du tout-carcéral, cette étude s’intéresse à la frange des personnes condamnées qui se situaient à la limite entre peines de prison et peines de probation. « L’objectif principal de cette étude était de comprendre si et comment le fait de condamner quelqu’un à l’emprisonnement change la probabilité que cette personne commette une future infraction violente », écrivent les chercheurs.
Les violences dont on parle ici sont des infractions sur les armes, agressions sexuelles, vols aggravés, coups et blessures, etc. Les auteurs de crimes de sang ou de violences perpétrées en situation de récidives multiples, pour lesquels la prison s’impose le plus souvent, ont été écartés de l’étude.
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