Article AFP, publié sur leMonde.fr le 28 octobre 2009
La ministre de la justice, Michèle Alliot-Marie, a annoncé la mise en place d’ici l’été de quatre mesures pour protéger les conjoints battus, dont la fourniture de « portables d’urgence » permettant d’alerter directement la police, dans un entretien au quotidien gratuit 20 Minutes à paraître jeudi 29 octobre.
« Je vais lancer le 23 novembre à Bobigny une première expérimentation pour équiper une vingtaine de femmes — ou d’hommes — battues de portables d’urgence », annonce-t-elle. Selon la ministre, ces appareils sont « extrêmement simples à manier : même en période de grand stress, il suffira d’appuyer sur un bouton pour alerter la police, qui enverra immédiatement une équipe ».
156 femme battues mortes 2008
Le garde des sceaux entend également étendre aux concubins et pacsés la possibilité d’être éloignés du domicile. Pour lutter « contre le harcèlement dont les femmes se plaignent souvent », elle veut également créer « une ordonnance de protection temporaire pour interdire à l’agresseur d’entrer en contact ou de séjourner à proximité de sa victime ». Enfin, « des aides financières d’urgence pourront être débloquées pour aider les femmes à subvenir à leurs besoins, seules ».
En 2008, cent cinquante-six femmes sont mortes en France sous les coups de leur conjoint et trois cent trente mille ont subi des coups et des violences de leur conjoint entre 2006 et 2008, avait indiqué Mme Morano en septembre. Les tribunaux ont prononcé quatre mille mesures d’évictions du domicile conjugal pour des conjoints violents au cours de cette même période.