L’Association nationale des juges d’application de peines organisait, ce vendredi 29 mars, son colloque annuel autour du thème « Nouvelles méthodes – Nouvelle loi – Quelles perspectives ? »
« La délinquance, dit Stéphanie Lassalle, de l’association “Citoyens et Justice”, est une question qui touche l’ensemble de la société et des entreprises privées ont de l’argent à investir », explique la représentante de cette fédération nationale d’associations socio-judiciaires. Elle intervenait au colloque de l’Association nationale des juges d’application des peines (ANJAP), qui, au travers de la réforme de la justice récemment votée et qui va, selon un tableau présenté par le gouvernement, progressivement entrer en vigueur, s’interrogeait vendredi 29 mars sur l’office du juge d’application des peines : « Nouvelles méthodes – Nouvelle loi – Quelles perspectives ? »
Stéphanie Lassalle ne se livrait pas à l’exégèse de cette réforme, sur laquelle Anne-Gaëlle Robert, maîtresse de conférence en droit privé et sciences criminelles à l’université de Grenoble, est longuement revenue, mais elle évoquait le « placement extérieur », ou plutôt exhumait cet aménagement de peine sous écrou, dénigré au profit de la semi-liberté et, surtout du placement sous surveillance électronique – que la présente réforme consacre encore plus largement en l’érigeant en peine autonome. Il existe environ 1 500 places qui accueillent moins de 1 000 détenus (880 au 1er déc. 2018) en fin de peine, pour une durée maximale d’environ deux ans. L’intervenante évoque une grande difficulté, pour les détenus, à obtenir cette mesure : « 25 % des demandes aboutissent à une prise en charge », déplore-t-elle. Son propos est le suivant : si les pouvoirs publics ne promeuvent pas cette mesure, il faut faire appel aux bonnes volontés privées. Cécile Dangles, présidente de l’ANJAP et qui animait ce colloque, tout en abondant dans ce sens, a rappelé la faible capacité des magistrats à nouer des partenariats avec les fondations privées.
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