Réforme pénale : les conseillers d’insertion réclament plus de moyens

Près de 30 conseillers d’insertion et de probation se sont rassemblés vendredi devant la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne. Ils s’inquiètent du manque de moyens destinés à l’application de la réforme, notamment la mesure de la contrainte pénale.

Une trentaine de conseillers d’insertion et de probation se sont rassemblés vendredi à l’appel de la CGT devant la prison de Fresnes (Val-de-Marne) pour protester contre le manque de moyens accompagnant la mise en oeuvre de la réforme pénale.

«Déçus» par une réforme qu’ils jugent «trop tiède», les manifestants ont fait part de leur inquiétude à l’égard de la faiblesse des moyens humains et budgétaires destinés à son application et tout particulièrement pour l’une de ses mesures les plus emblématiques, la contrainte pénale.

Les conseillers d’insertion et de probation, qui estiment être «la cheville ouvrière» de cette mesure, craignent que l’annonce des 1 000 recrutements dans les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) soit largement insuffisante pour assurer le succès de ce nouveau dispositif.

DEMANDE DE RECRUTEMENTS

«Pour qu’un conseiller puisse assurer le suivi de 40 condamnés, ce qui est la norme en Europe, il faudrait 2 000 recrutements supplémentaires», a indiqué Emily Boisseau-Her, secrétaire régionale adjointe Ile-de-France du Spip CGT.

Applicable aux délits pour lesquels la peine encourue est de 5 ans de prison maximum, dans le cadre de la réforme pénale adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale mardi, la contrainte pénale consiste, sous le contrôle du juge d’application des peines, à respecter en milieu ouvert des obligations et interdictions durant six mois à cinq ans, afin de prévenir la récidive en favorisant la réinsertion dans la société.

«Il y a une contradiction entre les ambitions de la réforme Taubira et la réalité de la baisse des moyens. Nous attendons que la réforme pénale s’accompagne d’une réforme budgétaire», a déclaré un autre représentant du syndicat, Samuel Azé, qui souhaite d’ores et déjà que les 1 000 postes promis soient «sanctuarisés».

source : Liberation.fr
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