Après avoir passé 20 ans à l’isolement, Philippe El Shennawy a retrouvé la liberté en janvier. A 60 ans passés, l’ancien détenu dénonce sur France Info les difficultés de la réinsertion.
Après avoir passé 38 ans prison, Philippe El Shennawy a retrouvé la liberté en janvier dernier. Mais à 60 ans passés, l’ancien détenu sous haute-surveillance doit vivre avec des horaires stricts et un bracelet électronique. Il sait qu’il ne rattrapera pas le temps passé en prison, alors Philippe El Shennawy se concentre sur des choses simples : les travaux dans son appartement de Créteil et le permis de conduire qu’il vient de décrocher. Désormais, l’ancien taulard travaille dans l’événementiel. A sa sortie de prison, il a retrouvé sa compagne, celle qui lui a rendu visite au parloir, chaque semaine, pendant plus de 30 ans.
« Quand vous êtes dehors, on vous met que des bâtons dans les roues »
En janvier, les juges ont considéré que Philippe El Shennawy présentait suffisamment de garantie pour lui offrir sa liberté. Mais l’ancien détenu à haut risque, qui a passé 20 ans à l’isolement, ne se sent pas complètement libre. Il y a ce bracelet électronique, qu’il porte à la cheville gauche, et surtout ces horaires stricts de sortie : 15 h par jour, en semaine pour aller travailler, mais trois heures seulement, les samedis et dimanches.
« Si j’étais seul, ce ne serait pas vraiment un problème, mais j’ai une épouse. Ces contraintes, on me les applique automatiquement. Quand vous êtes dehors, on vous met que des bâtons dans les roues. On va dire que je me plains, mais je réponds : 38 ans, ça ne vous a pas suffit ? »
Mercredi, Philippe El Shennawy devait partir cinq jours en vacances, dans le Lot, avec son épouse. Il avait reçu le feu vert mais le parquet a fait appel. El Shennawy attend toujours la réponse de la justice.
par Sébastien Baer