Le concours national d’écriture “Au-delà des lignes”, porté par la Fondation M6, permet à 600 détenus d’exprimer leur talent, leur sensibilité et leur amour des mots. Nous sommes allés à la rencontre de sept participants, entre les murs de la maison d’arrêt de Besançon. Ils nous ont offert leurs textes et ouvert leurs coeurs.
C’est une salle lumineuse mais étriquée, dont les murs sont couverts de textes. Leurs œuvres. Un espace de liberté et d’humanité pour ces sept détenus qui, chaque semaine, ont la chance de profiter de l’atelier d’écriture de Wilfried Giordano, enseignant à la maison d’arrêt de Besançon.
Vendredi, 14 h. Une des trois fenêtres – avec barreaux – est ouverte sur un jour de ciel bleu, de printemps prématuré. Dehors, il fait doux. Dedans, de timides sourires fleurissent, à mesure que la confiance se tisse. Pour les détenus, ces trois heures à jouer avec les mots sont « une bouffée d’oxygène » devenue vitale. L‘atelier avec Wilfried s’apparente à une bulle de couleurs, qui éclabousse un quotidien trop gris, anxiogène et terriblement répétitif. L’enfermement peut rapetisser l’esprit. Écrire le fait grandir.