Prison: «C’est toujours un sentiment d’échec quand on ouvre la porte et qu’on découvre un détenu qui a mis fin à ses jours»

INTERVIEW Christelle Rotach a dirigé pendant près de vingt ans différents établissements pénitentiaires et livre un témoignage inédit de son travail en prison.

  • Dans un livre publié le 3 octobre, l’ancienne directrice de la prison de la Santé fait le récit du quotidien des personnels pénitentiaires.
  • Surpopulation, suicide, radicalisation, les défis rencontrés par les fonctionnaires sont de plus en plus nombreux.
  • Abîmée par plus de vingt ans passés derrière les barreaux, elle a choisi de rejoindre en 2019 l’inspection générale de la Justice.

« La prison est un enfermement pour tout le monde. Pour les détenus, évidemment. Pour son personnel, aussi », écrit Christelle Rotach en préambule de son livre. Ancienne directrice de la prison de la Santé à Paris dont elle a rouvert les portes en 2019, elle a passé près de vingt ans dans les coursives des plus grands établissements pénitentiaires de France.

A Lyon, Fleury-Mérogis, Nanterre ou aux Baumettes, Christelle Rotach a été le témoin de l’évolution de la politique carcérale et de sa population. Dans un ouvrage sobrement intitulé Directrice de prison*, elle livre le récit rare du quotidien de ses milliers de fonctionnaires qui, chaque jour, passent derrière les barreaux.

La parole des agents qui travaillent en prison est rare et souvent contrôlée. Comment votre ouvrage a-t-il été reçu par l’administration pénitentiaire ?

J’ai rapidement expliqué à ma hiérarchie que je travaillais sur un projet de livre, et je l’ai tenu informée en fonction de l’avancement du livre. Ça n’a suscité aucune remarque, ni positive ni négative, c’est traité comme un événement mais sans qu’on m’impose une relecture ou une quelconque ligne de conduite.

 

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