Dans son rapport d’activité pour 2018, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté Adeline Hazan s’alarme de voir que « l’enfermement devient la réponse à tous les maux de la société », souvent au mépris des principes du droit et dans des conditions toujours plus difficiles avec le contexte sécuritaire.
Le constat est alarmant : « Depuis vingt ans, l’inflation carcérale semble être en France une fatalité », assène Adeline Hazan en préambule à son rapport annuel. Pour elle, c’est tout simplement « un constat d’échec […] en dépit des annonces, efforts et discours ». Au 1er décembre, on comptait près de 71 000 détenus dans les prisons françaises,un record absolu dans le pays.
Une augmentation qui, selon elle, ne sera pas résolue par la hausse du budget consacré à la justice, largement consacré à la construction de nouvelles places de prison, au contraire : elle aura « nécessairement comme conséquence la baisse des moyens consacrés à l’entretien du parc existant », alors même que les conditions de vie quotidienne s’y dégradent, tout comme la maintenance des bâtiments et les conditions d’hygiène. Autrement dit, on va vers plus de places de prison, mais dans des conditions plus dégradées chaque année.