Faire des centres de détention des lieux humanisés, où l’on chasse l’ennui et l’on prépare l’avenir, le tout à l’air libre : telle est l’ambition des « prisons ouvertes » de Finlande, qui concernent un détenu sur trois. À Suomenlinna, charmant îlot rocheux au large d’Helsinki, cette utopie concrète apparaît comme l’antithèse des mitards glauques et surchargés à la française.
Y en a-t-il un là, assis à la proue du ferry, humant les embruns ? Ou bien un autre, crapahutant sur ce sentier de terre ocre, aux abords d’un groupe de touristes chinois ? Ou alors parmi ces ouvriers qui, durant leur pause sandwich, admirent les deux oies bernaches venues quémander quelques miettes de pain Ils sont ici et ailleurs, incontournables et invisibles à la fois, les cent prisonniers de l’île de Suomenlinna.
Cent hommes purgeant leur peine au milieu des visiteurs, des touristes et des oiseaux, en surplomb des eaux glaciales de la mer Baltique, à vingt minutes de bateau du centre d’Helsinki. Suomenlinna : une forteresse édifiée en 1748 sur un chapelet d’îlots rocailleux afin de protéger la capitale des invasions maritimes, devenue aujourd’hui l’adresse atypique du centre pénitentiaire ouvert le plus avant-gardiste du pays.
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