Par Laura Philippon
Avec 69.375 personnes incarcérées, le nombre de détenus dans les prisons françaises a atteint un nouveau record, au 1er juillet. Les Outre-mer sont en première ligne avec notamment des taux d’occupation de 313 % en Polynésie, et 226 % en Martinique.
Les points noirs se situent d’abord en Ile-de-France, avec 167% de taux d’occupation, puis dans les Outre-mer. « Si la situation est gravissime dans l’hexagone, elle est encore pire Outre-mer », souligne François Bès, coordinateur régional pour l’Outre-mer de l’Observatoire international des prisons.
Taux de surpopulation carcérale Outre-mer
Avec 313 % de taux d’occupation, la maison d’arrêt de Faa’a Nuutania à Tahiti affiche la situation la plus alarmante. « Il y a 169 détenus pour 54 places », détaille François Bès, qui s’inquiète aussi de « l’évolution en Guyane ». « Le taux de surpopulation carcérale est passé de 150% en janvier à 186% au 1er juillet à la prison de Rémire-Montjoly », remarque-t-il.
A la maison d’arrêt de Ducos en Martinique, le taux d’occupation est de 226% soit 478 détenus pour 211 places. A Baie-Mahault en Guadeloupe, il y a 515 détenus pour 265 places, soit 194% de taux d’occupation.
Rares aménagements de peine Outre-mer
Selon François Bès, « aucune des mesures annoncées par Christiane Taubira et Jean-Jacques Urvoas pour des mesures alternatives ne voit le jour ». « De plus, les Outre-mer sont déjà en retard sur les aménagements de peine. Il y en a moins que dans l’hexagone », poursuit-il. « Pourtant, les chiffres le montrent, il y a deux fois moins de récidive avec des aménagements de peine ».
Par ailleurs, François Bès remarque que lors du déplacement de Jean-Jacques Urvoas, aux Antilles,« les seules annonces faites par le Garde des Sceaux concernent l’agrandissement ou la construction de nouvelles prisons, comme à Baie Mahault ou en Martinique ». « Pourtant, plus on construit, plus ça se remplit, il faut prendre le problème en amont, pour que la situation arrête d’empirer », estime-t-il.
La violence dans les prisons est l’une des conséquences de cette surpopulation. Dernier exemple en date Outre-mer : le centre pénitentiare de Baie-Mahault, en Guadeloupe. « Le meurtrier présumé d’une jeune touriste belge a été retrouvé mort dans sa cellule, explique François Bès. Ils étaient sept détenus à vivre à l’intérieur ».