Article paru sur Libération.fr le 2 septembre 2011
Entre 600 personnes, selon la police, et 2.000 selon les organisateurs, ont participé samedi à Paris à une mobilisation des professionnels et des salariés de l’hébergement d’urgence, pour protester contre la crise qui secoue le secteur.
Derrière une banderole où il était écrit «Urgence, un toit. Application des lois pour les sans-logis et les mal-logés», le cortège a quitté le square Boucicaut (VIIe arrondissement), où des familles sans-logis campent la journée depuis le 16 juillet, et s’est dirigé vers la Place de l’Opéra.
Des slogans comme «Solidarité avec les mal-logés» ou «Assez de la galère» ont été scandés par les manifestants qui brandissaient des pancartes exigeant le relogement des familles et des sans-abris.
«On ne peut pas continuer avec une politique qui ignore que le logement social est en crise. Les gens ont besoin d’une assise, d’un endroit où habiter, où se retrouver», a asséné Dominique Guibert, secrétaire général de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH).
«De nombreuses familles sont dans la rue, il y a des immeubles vides, il faut absolument les réquisitionner pour les loger en attendant de vrais logements», a plaidé Mgr Jacques Gaillot.
«Le problème du logement s’aggrave, il faut que Nicolas Sarkozy tienne ses promesses», a dit à l’AFP Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit au logement (Dal), estimant que «le gouvernement a démissionné sur ces questions-là».
Le secteur de l’hébergement d’urgence et de réinsertion emploie au total un peu moins de 12.000 personnes, selon la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars).
Les grévistes réclament davantage de moyens pour l’hébergement des personnes sans domicile, déjà saturé, après que l’Etat a annoncé en mai leur réduction pour 2011 (-3,3% à 1,2 milliard d’euros), dont une baisse de plus de 16% pour l’hébergement d’urgence (-16,3% à 238 millions), qui se traduit par des suppression de places d’hébergement et des lignes du 115 saturées.