Très minoritaires en France, les femmes détenues passent souvent au second plan des agendas médiatiques et budgétaires. Enquête sur la double peine que représente une incarcération quand on est une femme.
Si les établissements pénitentiaires sont régulièrement pointés du doigt à cause de la surpopulation ou des conditions d’hygiène, le cas particulier des femmes détenues fait couler moins d’encre. « Ici, ce sont toutes mes affaires personnelles, et ça, c’est le lit de ma fille », explique Sonia* dans sa cellule de la prison de Réau, à une trentaine de kilomètres de Paris, en Seine-et-Marne. Une quinzaine de mètres carrés qu’elle partage avec son enfant de 17 mois. Sonia occupe l’une des deux chambres « nurserie » de l’établissement, qui compte 74 détenues. Cela lui permet de bénéficier d’un peu plus d’espace. Un avantage qu’elle apprécie, témoigne cette jeune détenue d’une vingtaine d’années. En face de son lit, un large berceau blanc jonché de peluches occupe la moitié de l’espace disponible. Aux murs, des dizaines de photos d’elle, cheveux noirs et teint diaphane, de sa fille et de sa famille qu’elle contemple fièrement, malgré la faible luminosité due aux barreaux métalliques fixés à l’unique fenêtre de la pièce.