Drogues : le gouvernement met en garde les jeunes

Article de Martine Laronche, publié sur LeMonde.fr, le 08 octobre 2009


« Drogues : ne fermons pas les yeux » : le ministère de la santé, la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie et l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) annoncent, lundi 5 octobre, le lancement d’une campagne d’information en direction du grand public, et plus particulièrement des jeunes.


Un spot TV sur la dangerosité des drogues illicites sera diffusé du 6 au 26 octobre. Trois spots radio, du 10 au 28 octobre, traiteront chacun d’un produit en particulier (cannabis, cocaïne et ecstasy). Enfin, une campagne Internet intitulée « Drogues : guette l’info, traque l’intox » et accessible depuis le site de l’Inpes revient sur les idées fausses qui influencent les jeunes dans leur consommation.


Rappel du cadre légal


Deux autres campagnes gouvernementales suivront : l’une, en novembre, sur le rappel du cadre légal, l’autre, au deuxième semestre 2010, sur le rôle des adultes, notamment des parents, dans la prévention de la consommation des drogues.


Malgré une baisse depuis 2003, le niveau de la consommation de cannabis en France est l’un des plus élevés en Europe : 40 % des jeunes de 17 ans déclarent en avoir fumé au moins une fois dans leur vie. Par ailleurs, les expérimentations de cocaïne et d’amphétamines sont en hausse : elles sont passées respectivement de 0,9 % à 3,3 % et de 1 % à 2,7 % entre 2000 et 2008 chez les jeunes de 17 ans.


Entre 1996 et 2008, la résine de cannabis a perdu un quart de sa valeur pour atteindre 5 euros tandis que le prix du gramme d’herbe a été pratiquement divisé par deux. Le prix du gramme de cocaïne, stable depuis cinq ans, a été lui aussi divisé par deux par rapport au début des années 1990. Stable depuis 2006, le prix du gramme d’héroïne est passé en dix ans de 70 à 40 euros.


Sérieuses conséquences


Perçu le plus souvent comme sans risque, le cannabis entraîne une altération de la perception, de l’attention et de la mémoire immédiate. La plupart des études montrent que les modifications induites au niveau de la mémoire sont réversibles mais que ces troubles peuvent avoir de sérieuses conséquences sur le travail scolaire des plus jeunes consommateurs.


Que l’on soit consommateur occasionnel ou régulier, il est possible d’être victime d’une intoxication aiguë ou avec des perturbations psychiques comme des hallucinations, des bouffées délirantes, des attaques de panique.


Quant à la cocaïne, qui procure une euphorie immédiate et une stimulation intellectuelle et physique, elle laisse place ensuite à un état dépressif et à de l’anxiété, voire à des délires paranoïdes et des attaques de panique.

 


source : LeMonde.fr
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