Article paru sur LeMonde.fr le 24 novembre 2011
Amiens, Strasbourg et Aix-en-Provence sont les trois villes choisies pour expérimenter dès 2012 des bracelets électroniques chargés de tenir à distance des conjoints violents, a annoncé la ministre des solidarités, Roselyne Bachelot, dans un entretien au quotidien 20 Minutes à paraître jeudi 24 novembre.
Ce bracelet « sera testé sur les auteurs de violences graves ou de tentative de meurtre sur leur conjointe, condamnés à au moins cinq ans de prison. (…) Il sera expérimenté à Amiens, Strasbourg et Aix-en-Provence. Et si le test est concluant, nous le généraliserons », explique la ministre, à la veille du lancement d’une nouvelle campagne contre les violences faites aux femmes.
La France s’inspire de l’Espagne, où une soixantaine de conjoints violents sont munis d’un bracelet électronique contrôlé par GPS. La victime est dotée d’un boîtier qui sonne si son agresseur s’approche du domicile. Lequel boîtier est muni d’un dispositif lui permettant d’alerter la police dès lors qu’elle est menacée.
Par ailleurs, la loi contre les violences faites aux femmes de juillet 2010 a créé le délit de violence psychologique et l’ordonnance de protection des victimes de violences conjugales qui permet à celles-ci de les soustraire en urgence à leur conjoint. Cette ordonnance de protection est inégalement inappliquée selon les associations. « C’est la raison pour laquelle nous allons avec Michel Mercier, garde des sceaux, engager un important travail d’information auprès des magistrats », dit Mme Bachelot.
Concernant l’annonce de la création dans chaque département d’un accueil de jour spécialisé censé permettre aux femmes de préparer éventuellement un déménagement ou une réinsertion professionnelle, Mme Bachelot assure que cela sera effectif « à l’horizon 2013 ». « Nous allons aussi mettre en place des lieux de visites familiaux entre les parents auteurs de violences et leurs enfants, dans tous les départements qui n’en disposaient pas », ajoute la ministre.