La garde des Sceaux, Christiane Taubira, a posé jeudi à Marseille la première pierre d’un nouvel édifice de la prison des Baumettes destiné à accueillir d’ici à trois ans quelque 400 détenus.
Accueillie, sous un fort mistral, par un piquet de surveillants FO et CGT venus demander « plus d’effectifs, » la ministre s’est arrêtée pour discuter quelques minutes avec eux, promettant une « séance de travail » et « un audit » national sur le problème.
A l’intérieur de la prison, elle a ensuite visité le chantier du futur bâtiment pénitentiaire, « Baumettes 2 », qui comprendra des hébergements pour 300 hommes et 94 femmes, selon ses concepteurs, ainsi que des ateliers et « des jardins accessibles aux familles et aux détenus ».
Le coût des travaux, prévus pour durer jusqu’en 2016, est estimé à 100 millions d’euros.
« C’est la troisième fois que je viens aux Baumettes et la septième que je viens à Marseille », a fait remarquer Mme Taubira, évoquant le très critique rapport sur les Baumettes remis en 2012 par le contrôleur général des lieux de privation de liberté.
Depuis, « nous avons poursuivi et accéléré les travaux » et « le chantier est mené tambour battant », a-t-elle dit, soulignant « un travail de qualité grâce à l’implication du personnel pénitentiaire ».
« Le chantier sera livré dans les trois ans prévus », a-t-elle assuré, avant de détailler le programme gouvernemental « de 800 millions d’euros de rénovation des prisons ».
« Nous allons fermer les places dans des bâtiments vétustes et ouvrir 1.197 places », a-t-elle précisé, en ajoutant qu’elle « essayait d’éviter » les partenariats public-privé (PPP) car « ce sont des crédits que l’Etat fait sur les générations futures ».
Outre la rénovation des bâtiments, la garde des Sceaux a évoqué deux chantiers : la poursuite en 2014 du plan de sécurisation pour les personnels pénitentiaires et la préparation des détenus à leur sortie.
Munie d’une truelle, entourée notamment des députés Patrick Mennucci et Avi Assouly, Mme Taubira avait auparavant posé la première pierre du futur édifice.
Après les Baumettes, la garde des Sceaux participait à Marseille à plusieurs débats sur l’Europe avec Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne et Commissaire en charge de la justice.
Interrogée par ailleurs par la presse sur le titre raciste de Minute, la ministre a souligné encore que cette affaire « rompait le pacte républicain » car « c’est un appel à la haine raciale qui concerne des millions de personnes ».
Mais « ce qui me réconforte, c’est la façon dont tous les Républicains se sentent blessés par ces propos », a-t-elle dit, se félicitant que des « intellectuels, artistes et politiques » l’aient soutenue « au-delà des clivages partisans ».