LE MONDE | | Par Patrick Roger
Après une baisse continue depuis 2013, les dépenses de l’Etat devraient repartir à la hausse en 2017. Dans ce dernier budget du quinquennat avant l’élection présidentielle, elles s’élèveront à 388,5 milliards d’euros (hors charge de la dette et pensions), contre 385,9 milliards d’euros en loi de finances initiale en 2016, le gouvernement ayant décidé de dégager 7 milliards d’euros supplémentaires en faveur des trois secteurs considérés comme prioritaires : sécurité et justice, éducation et emploi.
- Sécurité-justice
Sur le périmètre du ministère de l’intérieur, 2 246 emplois vont être créés dans la police et la gendarmerie, dont 1 786 au titre du plan de lutte contre le terrorisme. En revanche, 500 emplois seront supprimés dans les préfectures dans le cadre du plan « préfectures nouvelle génération ». Ce sont donc 1 746 emplois nets qui sont créés à l’intérieur, dont le budget progresse de 863 millions d’euros.
Les créations d’emploi à la justice se poursuivent avec 2 100 équivalents temps plein (ETP) supplémentaires en 2017, notamment pour consolider les moyens de lutte contre le terrorisme et renforcer les juridictions et les établissements pénitentiaires. Les crédits du ministère augmentent de 295 millions d’euros.
Quant à la mission défense, ses crédits augmentent de 600 millions d’euros, avec 464 emplois supplémentaires. Les crédits du ministère consacrés à cette mission s’élèvent à 32,4 milliards d’euros.
- Education-enseignement supérieur-recherche
Les créations d’emplois se poursuivent avec 11 662 ETP supplémentaires en 2017. En outre, l’indemnité annuelle de suivi et d’accompagnement des élèves pour les enseignants du premier degré sera portée à 1 200 euros dès la rentrée 2016. Les crédits de l’éducation nationale progressent de 2 milliards d’euros et atteignent près de 48,9 milliards. Dans l’enseignement supérieur et la recherche, 1 000 emplois supplémentaires vont être créés et les moyens seront augmentés de 850 millions d’euros.
- Emploi
Les crédits du ministère de l’emploi augmentent de plus de 1,8 milliard d’euros afin d’assurer les mesures de soutien à l’emploi. Cela se traduit notamment par la prolongation de la prime à l’embauche dans les petites et moyennes entreprises. Le dispositif en faveur de la formation sera complété par 280 000 emplois aidés. Ces crédits permettront également de financer l’entrée de 150 000 jeunes supplémentaires dans la garantie jeunes.
- Ville, jeunesse et sports
Les moyens du ministère augmentent de 82 millions d’euros. Le financement à hauteur de 400 millions en faveur du service civique – soit une hausse de 100 millions par rapport à 2016 – doit permettre à 180 000 jeunes de bénéficier du dispositif.
- Culture et communication
Les crédits progressent de 170 millions d’euros. Ils doivent permettre de renforcer la création ainsi que l’éducation artistique et culturelle.
- Agriculture, agroalimentaire et forêt
Le ministère bénéficie de 217 millions d’euros de plus par rapport à 2016 afin, notamment, d’assurer la lutte contre les maladies animales à la suite des crises sanitaires subies en 2016. L’indemnité compensatoire de handicap naturel, qui vient en soutien des zones défavorisées, comme les zones d’agriculture de montagne, sera revalorisée.
- Finances et comptes publics
C’est un des rares ministères qui voit ses crédits baisser, de 165 millions d’euros. Ses effectifs sont également amputés de 1 512 postes, une ampleur cependant moindre que les années précédentes du fait du renforcement des moyens de la douane au titre de la lutte antiterroriste et de la préparation du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.
- Economie, industrie et numérique
Les moyens du ministère sont en légère baisse, de 36 millions d’euros. Le soutien de l’Etat aux pôles de compétitivité et aux interventions de Bpifrance doit cependant être préservé.
- Logement et habitat
Les crédits sont en légère hausse, de 127 millions d’euros, du fait notamment de l’augmentation des besoins liés à l’hébergement d’urgence. Les crédits consacrés aux aides personnelles au logement sont stabilisés.
- Environnement, énergie, mer
Le ministère bénéficie d’une très légère augmentation de crédits, de 83 millions d’euros mais ses effectifs diminuent de 500 emplois.
Au total, hors secteurs prioritaires, 2 290 postes sont supprimés mais les effectifs globaux, tous ministères confondus, progressent de 13 795 équivalents temps plein.