Au chevet des familles de victimes

C’est un dispositif inédit, qui mobilise une trentaine de personnes sans discontinuer depuis les attaques terroristes de vendredi soir.

Mise en place de façon informelle lors des attentats de janvier dernier, la cellule interministérielle d’aide aux victimes (CIAV) a été formalisée depuis par une instruction toute récente du Premier ministre.

Et vit ces jours-ci son épreuve du feu… Nul doute que Manuel Valls, interpellé devant la gare du Nord hier matin par un homme qui se disait sans nouvelles de sa fille — qui était au Bataclan —, a fait en sorte que ce père au désespoir soit orienté vers cette structure. C’est là aussi que convergent les appels au numéro vert*.

« L’idée est de travailler ensemble à une réponse concertée de l’Etat. Le but : donner un interlocuteur unique aux familles pour les semaines, voire les mois à venir », décrypte Stéphane Gicquel, le secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac). Rôdé à ces situations de crise où les proches des victimes sont souvent désorientés, « perdus face à une multitude de contacts », cet acteur associatif œuvre donc, coude à coude, avec le réseau de l’Inavem, aux côtés de fonctionnaires des ministères de la Santé, de la Justice, de l’Intérieur et des Affaires étrangères. Et sous la même casquette.

Abritée dans les locaux de la cellule de crise du Quai d’Orsay, la CIAV s’est organisée en trois équipes. L’une, en contact permanent avec les hôpitaux, travaille sur les blessés ; une deuxième sur les disparus ; une troisième sur les personnes décédées. L’établissement de la liste officielle des victimes lui incombe. « Les informations sont collationnées de toute part puis traitées », décrit Stéphane Gicquel, qui a intégré le dernier groupe. Plutôt qu’à l’Institut médico-légal ou à la police, la difficile tâche d’annoncer la mort d’un proche à sa famille est revenue à cette équipe. Mais elle œuvre aussi d’ores et déjà à la mise en place de l’aide très concrète qui va leur être apportée.

Stéphane Gicquel détaille les trois axes de ce soutien. Le premier concerne la restitution des corps, une fois les constatations médico-légales achevées. « C’est la cellule qui préviendra les familles », dit-il.

La CIAV prévoit aussi une prise en charge des proches venant de province ou de l’étranger — une vingtaine d’étrangers, d’une quinzaine de nationalités, figurent parmi les morts. Visas si nécessaires ou hébergements seront facilités et planifiés. Enfin, une assistance pour les obsèques est programmée. « Le choix de la société des pompes funèbres revient à la famille. Celle-ci donnera les coordonnées de l’entreprise, qui seront transmises au fonds d’indemnisation pour les frais », explique-t-il.

* Numéro vert : 0800.40.60.05 ou 00.33.1.45.50.34.60  depuis l’étranger.

Partagez :