Xavier Emmanuelli démissionne de la présidence du Samu social

Article paru sur LeMonde.fr le 19 juillet 2011


Xavier Emmanuelli, fondateur du Samu social de Paris et ancien secrétaire d’Etat, quitte la présidence de la structure d’aide d’urgence aux personnes sans abri que finance l’Etat à 92 %, évoquant une situation budgétaire qui « n’est plus gérable », annonce-t-il dans un entretien à Charlie Hebdo à paraître mercredi 20 juillet.

« Ce n’est plus gérable », tranche M. Emmanuelli, 72 ans, qui fut secrétaire d’Etat à l’action humanitaire d’urgence de 1995 à 1997. « L’urgence sociale, personne n’y croit, ça appartient aux petits hommes gris, comme disait Nietzsche. Les technos, les mecs qui pensent structure, budget, et pas souci de l’autre ». « C’est comme dans le dessin animé de Tex Avery, tout le monde se refile le bâton de dynamite avant qu’il pète. On est dans le ‘c’est pas moi, c’est toi’ : c’est du ressort de l’Etat, non, c’est celui de la mairie. Ils se tirent dans les pattes, ils n’ont pas les mêmes objectifs, c’est à celui qui ne paiera pas ou, au contraire, qui se dira le plus généreux. Je me suis battu toute ma vie, je ne veux pas couvrir ça. »

Il ne précise pas à quelle date sa démission sera effective. Le Samu social n’était pas joignable mardi à la mi-journée. Xavier Emmanuelli indique qu’il « continuera quand même le Samu international ».

M. Emmanuelli préside le Samu social de Paris depuis sa création, le 22 novembre 1993, avec l’aide du maire de la Ville, Jacques Chirac. Sa démission intervient alors que l’Etat a annoncé en mai des réductions drastiques des moyens alloués à l’hébergement d’urgence. Au Samu social, le financement de l’hébergement en hôtel a été amputé de 25 %. Il a ainsi fermé le 30 juin son seul centre d’hébergement d’urgence parisien accueillant des femmes, le centre Yves-Garel (11e arrondissement), vétuste et délabré. Cofondateur de l’ONG Médecins sans frontières, Xavier Emmanuelli préside également depuis 1997 le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées.

source : LeMonde.fr
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