« Ma hantise, c’est l’erreur qui mène à la détention arbitraire » : les procureurs, chefs d’orchestre d’une justice en temps réel

« Le Monde » consacre une enquête en deux volets aux coulisses du système judiciaire. Aujourd’hui, le service du traitement en temps réel, la permanence téléphonique qui permet aux parquets de prendre au plus vite des décisions cruciales en matière de procédure.

Justice de l’urgence (1/2). Sept appels téléphoniques s’affichent en file d’attente sur l’écran d’ordinateur. A chacun son code couleur en fonction de l’urgence : le rouge, c’est la découverte d’un cadavre ou l’heure limite d’une garde à vue ; le bleu, une garde à vue en cours ; le jaune correspond au suivi des enquêtes préliminaires ou en flagrance et aux auditions libres. Ecouteurs sur les oreilles, telle une téléopératrice, Audrey Trafi répond toute la journée aux policiers et aux gendarmes de la Haute-Garonne. Vice-procureure à Toulouse, elle est de permanence, cette semaine, au service du traitement en temps réel des majeurs. Et il lui faut sans cesse prendre des décisions…

Premier dossier : un conflit conjugal du côté de Villefranche-de-Lauragais. « Les violences ne sont pas graves, mais elle est enceinte de cinq mois, ce n’est pas à elle de quitter le domicile et c’est elle qu’il faut protéger », résume Mme Trafi après le compte rendu que vient de lui faire une gendarme de la brigade locale. L’homme, en garde à vue depuis la veille, ne reconnaît pas avoir frappé sa compagne. « Il l’a peut-être bousculée sans faire exprès », suggère la gendarme. Mais l’intéressé a déjà trois antécédents de violence signalés.

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