Le contrôleur des prisons recommande de développer le régime de « semi-liberté »

Le contrôleur des prisons préconise, dans un avis publié mardi 23 octobre au Journal officiel, une amélioration des conditions de mise en œuvre du régime de « semi-liberté », modalité d’exécution des peines pouvant contribuer significativement, selon lui, à la prévention de la récidive.

 

3 % DES « DÉTENUS DE DROIT COMMUN »

 

La semi-liberté permet en effet au détenu de sortir de prison à certaines heures pour exercer une activité professionnelle. Un condamné est placé sous ce régime, à titre probatoire, soit par le juge qui prononce la peine (inférieure ou égale à deux ans de prison), soit sur décision du juge d’application des peines. Il est assorti d’obligations (respect des horaires, entretiens, soins…) et la semi-liberté peut être révoquée si elles ne sont pas respectées. Au 1er janvier, 1 857 personnes en bénéficiaient, ce qui représente moins de 3 % des « détenus de droit commun ».

 

La semi-liberté est « un instrument très utile, bien conçu dans son principe, qui peut contribuer très significativement à la réinsertion des personnes condamnées et à la prévention de la récidive », estime le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), Jean-Marie Delarue. « Encore faut-il donner à ceux qui en sont l’objet l’envie de réussir », ce qui « dépend d’eux-mêmes », mais aussi des « conditions matérielles de vie » et des droits dont est assortie la semi-liberté, ajoute-t-il.

 

24 % DE TAUX D’ÉCHEC

 

Or, du fait d’établissements surpeuplés et de locaux souvent vétustes, « la semi-liberté se traduit pour beaucoup (…) par l’absence d’intimité et la promiscuité ». Par ailleurs, les magistrats et travailleurs sociaux ne sont pas en nombre suffisant pour effectuer un travail individualisé auprès des condamnés.

 

Le contrôleur déplore aussi l’éloignement de certains centres de semi-liberté des bassins d’emploi, qui contraint à de longs trajets. « Une des principales causes de révocation » de la semi-liberté, note-t-il, réside dans le non-respect des horaires de présence dans l’établissement.

 

Le taux d’échec, du fait de révocation ou d’évasion, est de « 24 % dans un centre visité, de 15 % dans un autre », ajoute-t-il, estimant que ce taux « serait abaissé par une meilleure adaptation aux réalités de l’activité imposée ». Selon Jean-Marie Delarue, « c’est à ces conditions que le volume du nombre de semi-libres pourra être accru et que la part de réussite de la mesure, déjà importante, pourra encore s’accroître ».

source : LeMonde.fr
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