La prison en dernier recours, axe de la réforme judiciaire d’Emmanuel Macron

En visite à Agen en compagnie de Nicole Belloubet, le président de la République va détailler son plan visant à remplacer les peines de prison les plus faibles par d’autres mesures afin de les rendre plus efficaces, mais aussi de désengorger les établissements pénitentiaires.

Emmanuel Macron devrait annoncer ce mardi des mesures visant à remplacer la prison pour les peines les moins longues, afin de désengorger les établissements pénitentiaires. Un principe de « prison en dernier-recours », promesse de campagne d’Emmanuel Macron qui sera détaillé à Agen, à l’École nationale d’administration pénitentiaire (Enap) lors de la présentation d’un plan global « sur le sens et l’efficacité des peines » intégré à la future loi de programmation de la Justice.

Quelques semaines après le plus dur conflit social que la prison a connu en 25 ans, le Président devrait préciser comment développer des peines alternatives à la détention, comme le bracelet électronique et les travaux d’intérêt général (TIG).

Il devrait aussi parler de la construction de prisons, détailler sa promesse de 15 000 places supplémentaires.

À Agen, où il se rend avec la garde des Sceaux Nicole Belloubet, Emmanuel Macron rencontrera des élèves surveillants, des conseillers d’insertion et de probation, des agents du corps d’élite de la pénitentiaire, avant de prononcer un discours sur les grands traits de sa réforme.

« Toute peine prononcée sera exécutée »

Sans faire de la prison « l’alpha et l’oméga de la peine », le président de la République entend favoriser la mise en place « massive » de peines alternatives, mais aussi rendre plus lisibles les condamnations.

L’équation était simple: une personne condamnée à de la prison doit aller en détention. Emmanuel Macron s’était donc engagé, dans le débat d’entre-deux tours face à Marine Le Pen, à « revenir sur la loi » offrant aux primo-délinquants une possibilité d’aménagement de peine pour toute condamnation inférieure ou égale à deux ans.

Cet engagement personnel, selon son entourage, explique son choix de se saisir lui-même de la question de la peine, l’un des cinq chantiers prioritaires de la justice avec la transformation numérique, la simplification des procédures pénale et civile et l’organisation territoriale. Les axes retenus pour ces chantiers, qui aboutiront en avril à un projet de loi, devraient être présentés mercredi en conseil des ministres par la ministre de la Justice.

Avec des taux d’occupation de 200 % en région parisienne et une moyenne nationale de 120 %, la France est parmi les mauvais élèves en Europe, au niveau de la Roumanie et loin derrière les Pays-Bas ou la Suède (moins de 85 %), selon les données d’Eurostat. Au 1er janvier 2018, 68 974 détenus s’entassaient dans 59 765 places.

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