Jean de Maillard : « Le juge d’instruction est en état de mort clinique »

Pour le syndicat FO-Magistrats, le projet de loi Urvoas « place la justice sous le contrôle du ministère de l’Intérieur et des services de renseignements ».

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Depuis 2009, "les tribunaux et les parquets ont été en quelque sorte placés sous la tutelle des préfets", assure Jean de Maillard, du syndicat FO-Magistrats. 
Depuis 2009, « les tribunaux et les parquets ont été en quelque sorte placés sous la tutelle des préfets », assure Jean de Maillard, du syndicat FO-Magistrats.  © WITT/SIPA
Le projet de loi du gouvernement relatif à la « lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement » arrive à l’Assemblée dans un climat extrêmement tendu. Augmentation des pouvoirs des préfets et des procureurs au détriment des magistrats du siège, assignation à résidence sans contrôle du juge judiciaire, fouilles des bagages et des véhicules à l’occasion de contrôles d’identité…, le projet est mal accueilli par les juristes, notamment les avocats et une grande partie des juges. Réunis à Barcelone fin février, des bâtonniers de plusieurs pays se sont ainsi alarmés de la « dérive liberticide » de la France. Au niveau politique, seuls les écolos, le Front de gauche et une petite partie du PS manifestent leur opposition, alors qu’à droite le député Patrick Devedjian est l’une des rares voix discordantes. Pour Jean de Maillard, juge et responsable au syndicat FO-Magistrats, ce projet de loi est « une façon de banaliser un état d’urgence soft ».
Interview.
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