Hausse de la délinquance et réforme de la Justice à l’audience solennelle du TGI de Créteil

L’audience solennelle de rentrée du tribunal de grande instance de Créteil a été ce vendredi l’occasion pour la procureure de la République, Laure Beccuau, de témoigner d’une augmentation de la délinquance, en particulier du trafic de drogue, tandis que le président du tribunal, Stéphane Noël, a défendu le projet de réforme de la Justice, qui fait actuellement l’objet d’une importante mobilisation, et rappelé les chantiers en cours au palais de justice de Créteil.

L’audience solennelle de rentrée du Tribunal de Créteil est un temps fort de l’année, occasion pour les représentants de la Justice dans le département de s’exprimer devant un parterre d’élus et de représentants des pouvoirs publics et économiques. Alors que la mobilisation contre la réforme de la Justice ne faiblit pas en Val-de-Marne, portée notamment par l’Ordre des avocats qui organise des actions de sensibilisation chaque lundi matin , le président du TGI, Stéphane Noël, a défendu la transformation de l’organisation. « Le fonctionnement de la Justice a été suffisamment décrié, et nous devons apporter notre soutien a des évolutions indispensables, malgré la difficulté de notre capacité collective à accepter l’indivisibilité entre le numérique, l’évolution des règles de procédure tant civiles, que pénales. Certains vivent cette perspective comme le sacrifice de certaines valeurs. Veillons à ne pas prendre pour des principes fondamentaux la défense d’intérêts corporatistes. Le conseil constitutionnel appréciera si sur l’autel de la révolution numérique, nous avons immolé des valeurs républicaines », a notamment plaidé le président du TGI, défendant une nécessaire transition numérique.  « C’est faire preuve de lucidité que de reconnaître le retard de la Justice en matière de numérisation et il faudra beaucoup de volonté et de courage pour relever les défis de cette mutation technologique. Celle-ci est d’autant plus ambitieuse qu’elle constitue une réforme globale qui intègre la norme de procédure, les organisations territoriales ainsi que plus globalement, l’offre de service public dans le prolongement de la loi Justice du XXIe siècle », a-t-il défendu. Devant la salle de cour d’assise où se déroulait cette séance de rentrée, des magistrats tractaient de leur côté un communiqué commun des organisations syndicales de magistrats, avocats, greffiers et fonctionnaires critiquant « un projet de réforme éloignant le justiciable du juge » ayant « pour but essentiel de gérer la pénurie des moyens alloués à la Justice ».

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