Il s’agit davantage d’améliorer et de renforcer les dispositifs existants que d’en créer de nouveaux.
Environ 450 détenus «radicalisés» seront libérés d’ici la fin 2019. Parmi eux, une minorité (environ cinquante) sont déjà passés à l’acte et ont été condamnés pour terrorisme. La majorité d’entre eux (environ 400) adhèrent à l’idéologie djihadiste mais ont été condamnés pour des faits de droit commun. Le gouvernement a notamment réagi en créant une unité spéciale chargée du suivi des «sortants». Cette situation constitue un défi inédit et suscite des inquiétudes légitimes. Quelles solutions lui apporter?
La rétention administrative, dangereuse pour l’État de droit et potentiellement contre-productive
En mars 2016, le député Éric Ciotti a déposé un amendement permettant la mise en place d’une «rétention administrative antiterroriste», qui a été rejeté. Elle aurait permis au ministre de l’Intérieur de «prononcer le placement dans un centre de rétention antiterroriste de tout individu à l’égard duquel il existe des raisons sérieuses de penser qu’il constitue, par son comportement, une grave menace pour la sécurité nationale», sans l’intervention d’un juge.