Radicalisation en prison : « C’est devenu sournois », explique un détenu

Samy, 47 ans, assiste à la radicalisation des détenus depuis une vingtaine d’années.

Comment la radicalisation religieuse en prison se passe-t-elle ? « C’est devenu une radicalisation sournoise. La plupart des gens, quand ils arrivent ici, fument et boivent. Au contact de certains, on se rend compte que les petites conneries merdiques que l’on faisait à l’extérieur n’en valent pas le coup, que l’on est là et que l’on peut, pour une fois, donner un sens à notre vie », explique Samy, 47 ans, dont 20 passées en prison.

Il naît en vous une envie de haine – Samy, 47 ans  

Ce détenu, qui témoigne depuis le parloir de sa prison, explique que « certains changent beaucoup et deviennent très intolérants par rapport à la vie qu’ils avaient et aux personnes qu’ils côtoyaient avant. Il naît en vous une envie de haine (…) On a remarqué qu’en prison, quelqu’un de converti appliquait beaucoup plus à la lettre, était beaucoup plus rigide que la plupart des gens de culture musulmane. Par contre, de là à vous dire qu’ils crient sur les toits qu’il faut mettre des bombes partout, non, c’est faux ».

Un rapport confidentiel de l’inspection générale des services pénitentiaires pointe, lui, des questions sensibles. L’expérience d’isolement des islamistes menée à Fresnes va être étendue à quatre autres prisons. Peut-on mélanger condamnés et prévenus ? Pourquoi pas, dit le rapport, mais pas dans les mêmes cellules. Un encellulement individuel est également préconisé.

Doit-on isoler les détenus de manière étanche ? Pas nécessairement. Des rencontres avec le reste de la détention sont possibles à l’occasion d’activité sportive ou culturelle mais doivent être placées sous très haute surveillance, estime le rapport.

Il est également recommandé d’ouvrir ces quartiers spéciaux, aujourd’hui réservé aux condamnés pour terrorisme. à tous les islamistes quel que soit le motif de leur incarcération.

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