Controverse sur « la privatisation » de la probation

Le débat sur la contrainte pénale – la peine de probation – qui doit se conclure au Parlement à partir du 8 juillet en commission mixte paritaire pour trouver un texte commun aux deux versions très différentes de l’Assemblée nationale et du Sénat, pose une ultime question : qui va s’occuper des condamnés à une contrainte pénale ?

Un amendement adopté au Sénat, (lire ici l’extrait de la discussion sur l’amendement) contre l’avis de la garde des sceaux, a permis à des associations habilitées de prendre en charge, parallèlement aux conseillers d’insertion et de probation (les CPIP), ces sortants de prison.

Tollé des organisations syndicales et de la plupart des professionnels, qui soulignent, avec raison, que la probation est un vrai métier, qui exige une formation et une pratique que n’ont pas les associations habilitées – c’est une chose de faire une enquête de personnalité sur un prévenu, c’en est une autre de l’accompagner pour tenter de sortir de la récidive. Ils seront en grève le 8 juillet.

A l’inverse, les associations soulignent que les 4000 CPIP (dont 3000 sur le terrain), même renforcés par les 1000 recrutements promis sur trois ans, n’ont pas les moyens de gérer les 78 000 détenus et les 250 000 personnes sous écrou, c’est-à-dire à l’extérieur, mais sous la responsabilité de l’administration pénitentiaire. La contrainte pénale exige un suivi serré : peut-on se passer du secteur associatif – qui gère par exemple, et avec des succès divers, la majorité des centres pour mineurs délinquants ?

Voici d’une part la contribution de personnalités reconnues qui plaident pour l’appui des associations habilitées, suivie des réactions des professionnels de la probation à l’amendement sénatorial.

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par Franck Johannès

source : libertes.blog.lemonde.fr
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